Le mythe du Minotaure




(Version courte... suivie d'une version plus érudite)

Dans la mythologie grecque, le Minotaure était un monstre légendaire, avec un corps d’homme et une tête de taureau. Le mythe est lié au personnage de Minos. Pour obtenir la couronne de  Crète, île dont il est originaire, il demande l’aide de Poséidon (Neptune pour les Romains). Celui-ci lui envoie un merveilleux taureau blanc et lui fait promettre de le restituer sous forme de sacrifice. Une fois roi, Minos oublie son engagement et enferme le taureau. Pour se venger, Poséidon inspire à Pasiphaé, épouse de Minos, une passion pour le taureau. Elle s’unit à lui et donne naissance au Minotaure. Plus tard, le taureau, rendu furieux par Poséidon, sera dompté par Héraclès (Hercule) dans le septième de ses « travaux ».  Pour cacher la honte liée à l’existence du Minotaure, Minos fait construire par l’ingénieur Dédale un labyrinthe où il l'enferme et duquel il est impossible de sortir. Après quoi, engagé dans la guerre contre Athènes, il réclame de la cité rivale un tribut de sept garçons et sept filles par an afin de satisfaire le Minotaure. Pour obtenir la paix, les Athéniens acceptent, mais l’un d’eux, le héros Thésée, fils du roi Égée, imagine un stratagème pour éliminer le monstre. Il se joint aux jeunes gens donnés en sacrifice et demande à Ariane, fille de Minos, de l’aider dans son entreprise. La jeune fille, amoureuse de Thésée, accepte. Elle lui procure une pelote de fil magique que celui-ci déroule à l’intérieur du labyrinthe. Le Minotaure est tué et Thésée peut, grâce au fil d'Ariane, quitter le labyrinthe. 




Ariane offre le fil à Thésée
(Version 2)



Presque tous les récits mythologiques offrent plusieurs versions. Mais il est un fait indéniable, les plus anciennes de ces versions sont celles qui expriment le mieux la réalité sensorielle que ces symboles représentent. Donc, en suivant la version la plus ancienne connue, j’explique que le mythe du Minotaure s’initia à Tyros, dont le roi était Agénor, fils de Poséidon et de la mortelle Libye. La mythologie ajoute qu’Agénor épousa Télephassa et que de cette union naquit Europa, une demoiselle particulièrement belle et pure dont tomba follement amoureux le propre Zeus. De sorte que ce Dieu, disposé à se soumettre à Europa, se transforma en taureau d’une blancheur immaculé. Le mythe souligne : « Blanc comme la neige et ses cornes étaient comme des quarts de lune croissante ». Ce beau taureau – ce taureau Zeus – se présenta devant la demoiselle Europa qui jouait gentiment avec le sable de la plage de Tyros et s’allongea docilement à ses pieds. Europa prit peur au début, puis finit par chevaucher le taureau qui, en sentant cette précieuse charge sur son flanc, se dirigea rapidement vers la mer et la traversa. Ils arrivèrent ainsi jusqu’à Crète à Gortyne où, près d’une source et sous un bananier, il s’unit à elle. Depuis, selon la légende et par dessein de Zeus, les bananiers ne perdent plus leurs feuilles.
De cette union naquirent trois enfants. L’un d’eux fut Minos qui régna en Crète à la mort d’Astérion. Mais pour monter sur le trône Crétois, Minos dut convaincre un de ses frères qu’il était l’élu, alors qu’il avait déjà exilé son autre frère.
Pour cela il demanda à Poséidon – Dieu des mers – de lui donner un taureau. Recevoir ce taureau du Dieu était la preuve que l’Olympe cautionnait son règne. Effectivement, Poséidon lui envoya un taureau « Un taureau d’une blancheur éblouissante » destiné à être sacrifié. Ce que Minos ne fit pas, car l'animal était si beau et sa force si grande, que le roi de Crète, admiratif, décida de le confier à son gardien de troupeaux et de l’utiliser comme reproducteur. Poséidon furieux, non seulement transforma le doux animal en bête dangereuse, mais il fit en sorte que Pasiphaé, épouse de Minos, tombe amoureuse du taureau et s’unisse à lui. C’est de cette union que naquit le Minotaure. Un monstre avec un corps d’homme et une tête de taureau. Un monstre si féroce et en même temps d’un si haut lignage, que Minos dû l’enfermer dans un palais. Il confia la construction de ce palais à Dédale.
Celui-ci avait été initié par Athénée à toutes les inventions de l’art et de l’industrie. Il érigeât un palais en forme de labyrinthe – Le labyrinthe de Cnossos, dont les ruines se voient encore aujourd’hui – d’où personne, pas même le Minotaure ne pouvait s’échapper. Dédale y fut enfermé avec son fils Icare lorsque Minos apprit qu’il avait aidé Pasiphaé à s’accoupler avec le Minotaure. L’histoire de cette fuite est connue de tous. Dédale fabriqua des ailes pour lui et son fils, avec des plumes qu’il cousu avec du fil et de la cire. En se disposant à prendre son envol, Dédale qui était un sage, demanda à son fils de ne pas trop s’approcher du soleil, car la cire pourrait faire fondre ses ailes. Ils prirent leurs envols et Dédale plana prudemment sauvant sa vie, mais Icare, moins expert et enivré par l’exaltation de son ascension, s’approcha trop de l’astre roi qui fit fondre la cire. Dépourvu de ses appendices, Icare tomba dans la mer et se noya.
Revenons au Minotaure, celui-ci, bien qu’enfermé dans le Labyrinthe représentait toujours un danger qu’il fallait conjurer. De sorte que pour l’apaiser, tous les neuf ans, Minos exigeait de ses sujets Athéniens quatorze vierges pubères, sept garçons et sept filles, pour que le monstre les dévore. Les années passèrent et à la troisième offrande de vierges pubères, Thésée se joignit à eux pour essayer d’en finir avec le taureau de Minos : le Minotaure.
Thésée à l’égal de Minos, était fils de l’Olympe, son père était le Dieux Poséidon et sa mère une mortelle, s’appelait Éthra. Il se trouve que lorsque Thésée avait sept ans, il entra dans une salle avec des amis où dînait Héraclès. Ce dernier avait enlevé sa peau de lion avec laquelle il se couvrait et l’avait déposé sur une chaise. En faisant irruption dans la salle plongée dans la pénombre, Thésée et ses amis crurent que cette peau était un lion vivant. Apeurés ils sortirent en criant, sauf Thésée qui pris une hache sur un monceau de bois et s’avança vers la bête avec la ferme intention de l’abattre. Thésée comme Héraclès ont couvert un large périple mythologique de travaux surhumains.
Entre autres exploits, il dut libérer les pubères qui devaient être dévoré pas le Minotaure.  De sorte qu’il arriva en Crète accompagné des futures victimes, avec qui on l’enferma dans le Labyrinthe. Mais juste avant cela, Ariane, fille de Minos, était tombée amoureuse de Thésée. Elle savait que personne ne pouvait sortir du Labyrinthe par ses propres moyens et demanda conseil à Dédale qui lui remit une pelote de fils magique, en lui disant :
« Donne là à Thésée et dit lui d’ouvrir la porte d’entrée du Labyrinthe, mais il doit d'abord attacher l’extrémité de la pelote au linteau. Il ne doit rien craindre, car la pelote roulera toute seule sur le sol et après avoir parcouru des chemins tortueux, elle arrivera à la cachette où se trouve le Minotaure. Il devra le surprendre dans son sommeil et à cet instant l’attraper par les cheveux. De cette manière le Minotaure se soumettra et Thésée pourra l’emmener vers la lumière. Surtout dit bien à Thésée qu’il ne doit pas se préoccuper pour sortir, il lui suffira de suivre le fil pour parcourir le chemin inverse où il trouvera la porte par laquelle il est entré ».
C’est effectivement ce qui s’est passé dans la version la plus ancienne. Thésée en se trouvant devant le Minotaure n’a pas eu le besoin de combattre ni de tuer la bête. Au contraire, en le voyant le Minotaure encore somnolent, se soumit, mais pas parce qu’il s’agissait de Thésée, ni parce que suivant les conseils de Dédale il le tenait par les cheveux, mais bien parce que Thésée, grâce a son fil magique – lumineux et doré selon certains auteurs – était le seul a pouvoir le libérer, le seul qui pouvait l’emmener à la surface, à la lumière.
C’est ainsi qu’est transmis le plus ancien mythe du Minotaure, Thésée entra dans Athènes et montra le Minotaure libéré, pacifique, devant la clameur et la joie de la multitude. C’est de cette façon que nous devons le comprendre, puisque c’est ainsi qu’est resté gravé la victoire de Thésée sur le Minotaure dans une fresque taillée à Amicle. Malgré tout, ce mythe a une fin surprenante. Thésée avait promis de correspondre à l’amour d’Ariane en l’épousant une fois vaincue le Minotaure. Après s’être sauvé et avoir sauvé les quatorze pubères en s’enfuyant de Crète – de nuit et en cachette – Thésée amena Ariane avec lui. Ils eurent leurs noces charnelles sur le bateau avec lequel ils s’échappaient, mais avant l’aurore, Thésée manifesta le désir de se reposer à terre. Ils débarquèrent sur l’île de Dia, connue actuellement comme Naxos. Au lever du soleil lorsqu’Ariane se réveilla, elle comprit affligée que Thésée l’avait abandonné sur l’île. La version plus ancienne de ce mythe dit que Thésée vu cette nuit-là en rêve à Dionysos et que celui-ci exigeât qu’il lui donne Ariane. Peu avant l’aurore, Thésée aperçu la flotte du Dieu qui avançait vers l’île et pris de terreur, apparemment par un enchantement de Dionysos, il fuit, oubliant la promesse faite à Ariane.
Dionysos recueillit Ariane sur l’île et l’épousa. Pendant la noce Dionysos déposa sur la tête d’Ariane la couronne de Téthys – faites par le Dieu de l’Olympe Ephaistos avec du fil d’or couleur feux et des bijoux rouges de l’Inde placés en forme de rose – et cette même couronne fut placé plus tard entre les astres par Dionysos pour former la Couronne Boréale.
Avant d’initier l’exégèse du mythe du Minotaure, je crois nécessaire d’expliquer pourquoi j’insiste sur l’affirmation que le texte recueilli est le plus ancien de toutes les versions connues et à n’en pas douter, la plus importante sur les travaux attribués à Thésée. Rappelons tout d’abord que les mythes sont notre forme d’expression la plus précoce. Évidemment, à chaque humain comme singularité et à l’humanité tout entière comme collectivité, le symbolisme mythique remonte depuis les couches plus profondes et universelles de la psyché.  C’est la manière de manifester la vérité ressentie qui se rapproche le plus de la Réalité – avec majuscule –. C’est logique qu’il en soit ainsi, car la mythologie ne fait pas partie d’un système conceptuel, mais bien d’un système vital. C'est-à-dire que son règne, comme nous le savons, se trouve dans les couches psychiques les plus profondes.
Les mythes émergent depuis le centre de la conscience globale. Pour cette raison il importe peu de savoir si un mythe correspond ou non à un évènement réel, historique.
Le mythe est toujours réel, car il conforme tout ce qui arrive. Sa réalité est en définitive plus réelle – elle s’approche plus à la Réalité – que la réalité historique.
De la même façon que le moule est toujours plus parfait que la pièce moulée.
Après cette explication, je peux maintenant exposer pourquoi je m’incline toujours pour les versions historiquement les plus anciennes de n’importe quel mythe et c’est simplement, parce qu’elles sont les plus originales. Ce sont les versions que les humains instruits utilisèrent dans les périodes postérieures, comme support de nouvelles versions, nouvelles et adultérées, car ces humains instruits furent tentés d’ajuster les mythes originaux à la raison d’un chaque fois plus puissant hémisphère bêta. Fouiner dans les récits mythologiques les plus anciens, c’est comme se replier ontogénétiquement dans le langage du bébé, c’est retourner aux premières impressions – dans ce cas ce sont aussi des expressions – d’un embryon récemment engendré.
Une fois précisé l’importance des mythes originaux, non adultérés ou peu adultérés :      Que veut nous dire le mythe du Minotaure ?
Avant tout, observons que deux des principaux protagonistes de ce mythe sont, Minos, fils de Zeus et Thésée fils de Poséidon, deux Dieux de l’Olympe qui symbolisent pour le premier, le feu et la lumière et pour l’autre, la mer, l’obscurité, les profondeurs abyssales où se génère la vie. C'est-à-dire, les deux hémisphères cérébraux. Il faut tenir compte aussi, qu’aussi bien Télephassa qu’Ariane, sont deux symboles de lumière stellaire. Télephassa signifie ``Celle qui brille de loin´´ et Ariane fut élevée au rang de constellation céleste. N’oublions pas que si nous excluons les humains, le premier protagoniste du mythe est le taureau, mais le taureau blanc. Le mythe souligne cet aspect, ainsi que la forme de lune croissante de ses cornes, dans le cas du taureau-Zeus. Symboles facilement identifiables, car le taureau noir, celui du ciel inférieur, le lunaire qui ne possède pas de lumière propre, donna lieu chronologiquement au taureau blanc, au même taureau, mais cette fois élevé au faîte de l’Olympe des Dieux solaires.
Observons finalement que cette ascension depuis l’obscurité de l’Hadès, jusqu’à la luminosité de la surface terrestre, éclairée par le soleil, représente d’une part, le passage des Dieux nocturnes lunaires, aux Dieux solaires et parts ailleurs c’est l’histoire de la phylogenèse de la vie : le passage d’une vie primitive, submergée et souterraine, à la vie visuelle, solaire, de la surface. C’est également dans un sens phylogénétique – mais aussi ontogénétique, car l’ontogenèse comme je l’ai déjà indiqué, est un résumé de la phylogenèse – l’ascension de la fréquence des rythmes cérébraux lents à la fréquence des hauts rythmes de conscience. C'est-à-dire, le devenir du rythme delta et thêta vers alpha et finalement jusqu’à bêta.
Il est donc évident que les CATs, cette topographie énergétique submergée en dessous de la ligne de flottaison de l’HCG, soient devenus ce que Carl G. Jung dénommait l’ombre. L’ombre, dans l’acception Junguienne, bien que simplifiée, est tout ce que comme adulte nous rejetons, car nous ne voulons pas reconnaître en nous son existence. C’est ce que nous déterrons de la lumière de la conscience, pour l’amener dans le règne des ombres, de la non-conscience. Si nous parlons en termes anathéorétiques, c’est l’adultération de la réalité bêta, c’est la conversion du taureau blanc en noir, c’est renvoyer le taureau solaire dans l’obscurité des profondeurs abyssales. Il ne s’agit pas du sacrifice rituel qui permet la libération de l’énergie vitale du taureau et par conséquent la restitution de cette énergie au réservoir vital de la totalité régénératrice abyssale, mais de le submerger tout entier, vivant, empaqueté, en maintenant sa charge énergétique obscure, déformante, contaminante, génératrice de ténèbres psychiques.
C’est ce que provoque Pasiphaé en copulant. De cette union ne surgit pas un taureau ni un humain, mais un hybride, fruit de l’animalité, de l’expression de la descente aux profondeurs de l'Hadès.
Minos, responsable du dommage, essaye de l’occulter, l’éloigner de lui, l’ignorer en l’enfermant dans le Labyrinthe, dans ce palais/Labyrinthe qui est la bande thêta de la conscience. Cette bande où nous jetons nos Minotaures/Cats et d’où rien de ce que nous y avons enfoui, emprisonné, ne peut sortir par ses propres moyens, mais cependant ils sont là et leurs forces est telle que leurs seules présences, même emprisonnées dans le Labyrinthe, adultère constamment l’ordre adéquat de nos pensées, de notre vie. Car l’ombre, ce Minotaure, obscurcit et déforme la vision adéquate de la réalité. Nous aurions une plus ample vision, plus juste, si l’énergie emmagasinée dans les CATs se réintégrait dans notre ``moi´´. En définitive, si nous exhumions du Labyrinthe tout ce qui provoque la souffrance et nous rend malades.
Tout ce que nous devons sacrifier, en plénitude, totalement, sept fois deux tous les neuf ans, notre croissance vitale, le passage à la puberté, puis à un état de saine maturité d’adulte. N’oublions pas que sain équivaut à saint. Entendons par sainteté l’équilibre, l’harmonie entre corps et psychisme. Pour nous libérer de la maladie et donc d’arrêter de payer ce tribut de souffrance avec l’offrande de ce qu’il y a de meilleur et de pur en nous au Minotaure, il est indispensable de l’extraire vers la lumière et de l’y intégrer. Pour cela nous avons besoin impérativement du fil d’Ariane. Un fil qui maintenant n’est plus mythique et dont l’Anathéorèse nous dévoile comment apprendre à l’utiliser facilement, puisque nous le possédons tous.
Imaginez que le cerveau est une bande magnétique, où l’on peut enregistrer deux messages sur la même face. L’un d’eux sur la partie inférieure de la bande et l’autre sur la partie supérieure. Imaginez maintenant que la partie inférieure correspond aux rythmes lents de l’HCD. La partie supérieure correspondra par conséquent aux rythmes rapides de l’HCG. Rappelez-vous que depuis notre naissance jusqu’à sept à douze ans, nous sommes obligés – bien qu’avec la croissance cela va en diminution – d’enregistrer dans la partie inférieure. Dans cette bande inférieure hautement émotive, nous écrivons une biographie de dommages très énergétique. Ensuite, dans l’adolescence, nous commençons à enregistrer sur la partie supérieure de la bande magnétique. L’adolescence est très conflictuelle, car elle marque la frontière entre les deux parties de la bande. Finalement nous laissons en bas la biographie émotive – celle que génériquement je dénomme biographie thêta – qui devient la biographie occulte et nous émergeons à une nouvelle vie. Mais en dessous, dans ces lieux obscurs des rythmes lents, dans les recoins sombres du Labyrinthe – ce Labyrinthe qui va partout avec nous, qui est notre palais et qui en définitive est l’expression de notre ``moi´´ plus intime – dans ce Labyrinthe mental d’ondes limbiques, demeure nos dommages, reste prisonnier notre Minotaure. Et le Minotaure réclame son tribut sous forme de portions d’énergie pure qu’il peut utiliser. Il s’alimente de ces énergies et croît jusqu’à se convertir en ce Minotaure/CATs, qui cherche une issue à travers le corps. Il se projette tout puissant sur notre peau et en dehors d’elle.
Une fois projeté apparemment en dehors de nous, car en fait il habite toujours en nous, il nous fait croire que les quatre cavaliers de l’apocalypse viennent à nous, que c’est un châtiment du ciel, alors que c’est nous même qui les alimentons, dans notre cerveau, puis nous les jetons à l’extérieur, au monde, pour notre propre désolation…      Et devant ça, que faire ?
Simplement Anathéorèse ! C'est-à-dire nous convertir en Thésée et comme lui, disposés à soulager la souffrance des sacrifiés pubères, prendre le fil d’Ariane et entrer dans le Labyrinthe. Mais avant d’entrer, le thérapeute doit savoir qu’il ne serra Thésée, que s’il est parvenu à tuer toutes les identifications avec son père. Personne n’est un héros, dit la mythologie, si avant il n’a pas tué en lui-même l’image du père. C’est ce que Thésée fit – il le fit à sept ans – lorsqu’il affronta le lion – symbole du père – le lion qu’il croyait vivant et qui n’était que la peau de lion qu’Héraclès avait laissé sur une chaise.
En Anathéorèse, il est primordial que le thérapeute soit un héros, entendons cela dans le sens mythologique d’avoir résolu le problème des identifications bâtardes.
Seulement en étant un héros, le thérapeute serra en situation de ne pas s’égarer dans le Labyrinthe de ses propres pathologies lorsqu’il entrera dans le Labyrinthe des pathologies d’autrui. D’où la nécessité incontournable que tout futur Thésée soit l’objet d’une thérapie anathéorétique. Bien que le thérapeute soit devenu un Thésée, il n’obtiendra rien sans le fil d’Ariane. C'est-à-dire sans le fil magique de la créativité et de l’affectivité qui caractérisent les quatre hertz de l’état fondamental des ondes thêta. Un fil d’Ariane qui, par ses caractéristiques limbiques, peut entrer en résonance analogique avec le Minotaure/CATs par le cordon ombilical de l’émotion, que le propre Minotaure/CATs projette.
Si Thésée parvient à entrer dans le Labyrinthe et surtout s’il réussit à en sortir en ramenant avec lui le Minotaure/CATs comme trophée, c’est grâce à la créativité de Dédale et à l’amour d’Ariane. Les deux caractéristiques fondamentales de l’état thêta. C’est uniquement l’état thêta qui permet d’atteindre – par résonance émotive – directement, sans se perdre dans le Labyrinthe, la cachette du Minotaure, jusqu’au noyau de chacun des CATs. Car en fait, le Minotaure/CATs, est une énergie modulée aussi en thêta. C’est pour cette raison que l’on peut dialoguer avec le Minotaure/CATs et que l’on peut également l’attraper par les cheveux et l’emmener docilement, une fois ses forces apaisées, jusqu’à la lumière de la compréhension. Cette compréhension où les deux extrêmes, inférieur, supérieur, de la bande magnétique, s’unissent en une seule voix, c’est l’intégration des deux hémisphères cérébraux. C’est la noce lumineuse des rythmes lents avec les rythmes rapides (3). Et c’est comme ça que le dieu Olympien Dionysos, né deux fois, ce Christ de la mythologie grecque prend la place de Thésée dans le cœur d’Ariane.
Car c’est Ariane en définitive qui par son amour a obtenu de Dédale – le créateur du Labyrinthe – le fil magique qui peut sauver les humains du Minotaure qui niche au centre même de la conscience de l’espèce. Un Minotaure qui, ne l’oublions pas est le demi-frère d’Ariane. Comme elle, il est amour, mais un amour obscur, perdu dans le Labyrinthe de ses propres souffrances, un amour – blanc comme la neige – réservé à l’élévation, à la jouissance de l’offrande, mais que le Minos qui est en nous, destine au simple labeur de produire une viande meilleure.
                  Le processus régénératif anathéorétique qui est formulé dans le mythe du Minotaure se retrouve avec plus ou moins de clarté, dans d’autres récits mythologiques. On trouve également dans beaucoup d’autres récits mythologiques ce même avertissement de ne pas élever au-delà de ce qui est nécessaire les rythmes cérébraux, car si nous le faisons, nous nous exposons au danger que la lumière fasse fondre la cire avec laquelle sont encore fabriquées nos ailes et nous pourrions nous retrouver dans la zone plus abyssale de notre conscience.
Personne ne peut escalader le ciel sans avoir préalablement parcouru et nettoyé son Labyrinthe. Mais une foi propre et c’est ce que fait l’Anathéorèse, il existe aussi des stratégies anathéorétiques qui permettent d’atteindre un état de transcendance et une plus grande expansion de conscience.
Je sais que la mythologie n’a pas une bonne image dans notre sacralisée culture bêta. C’est pour cela que je tiens à souligner, que parmi les nombreuses surprises que j’ai rencontrées au cours de mes incursions dans le Labyrinthe thêta, l’une d’elles fut de constater que dans l’état de conscience IERA, n’importe quelle personne, même la plus illettrée, est capable, non seulement de générer de la mythologie, mais aussi et surtout de la comprendre avec beaucoup plus de précision et de profondeur que n’importe quel mythologue, aussi érudit soit-il. Naturellement, aujourd’hui cela ne me surprend plus, car je sais que la mythologie est le langage avec lequel s’exprime la perception intra-utérine.